Culture

Pourquoi la vidéo de Macron fait exploser la polémique avec CNews

02 décembre 2025 - 23 : 51
par Clémence Emmanuel Macron répond à CNews après les accusations de “dérive autoritaire”, déclenchant une vague de critiques menée par Pascal Praud, Philippe de Villiers et Jordan Bardella. Voici pourquoi la polémique autour du “label” d’information prend autant d’ampleur.

Depuis plus de deux semaines, une simple expression d’Emmanuel Macron continue d’alimenter un brasier politique et médiatique qui ne montre aucun signe d’essoufflement.

Pourquoi la vidéo de Macron fait exploser la polémique avec CNews

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En évoquant la création d’un “label” d’information destiné aux réseaux sociaux et aux sites de presse pour lutter contre les fausses nouvelles, le chef de l’État ne s’attendait sans doute pas à provoquer une telle tempête.

Pourtant, le sujet s’est transformé en véritable affaire nationale, cristallisant les tensions déjà inflammables entre la présidence et plusieurs voix de la droite, notamment celles issues de la galaxie CNews, propriété du groupe Bolloré.

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Une petite phrase de Macron qui déclenche un incendie médiatique

Sur la chaîne, la réaction a été immédiate. Plusieurs figures, parmi lesquelles Pascal Praud et Philippe de Villiers, ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une dérive inquiétante de la part du président. Les mots employés frappent fort : “tentation autoritaire”, “menace totalitaire”, “contrôle de l’information”. Autant de qualificatifs qui ont contribué à installer l’idée que ce projet serait une tentative assumée de contrôler le récit médiatique.

Cette charge frontale n’a pas laissé l’Élysée indifférent. Lundi soir, la présidence a choisi de répliquer d’une manière inédite et très assumée, en publiant une vidéo officielle rassemblant les critiques et les qualifiant… de “fausses informations”. Une réponse directe, presque offensive, qui marque un tournant dans la communication présidentielle.

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Pascal Praud, Philippe de Villiers et l’accusation de “tentation autoritaire”

Tout part donc de cette idée de label de fiabilité, déjà évoquée lors des États généraux de l’information, et bientôt intégrée dans des réflexions plus larges sur la qualité du journalisme et la lutte contre les fake news. D’après des sources citées par Le JDD, ce label pourrait être confié à l’Arcom ou à Reporters sans frontières, un organisme réputé indépendant.

Mais cette nuance n’a pas calmé les critiques. Pascal Praud, lors de son éditorial dans L’Heure des pros, s’est montré particulièrement virulent. Le présentateur, qui n’a jamais caché sa méfiance envers l’exécutif, y voit la volonté d’un président “mécontent du traitement médiatique” et tentant d’imposer “un récit unique”. Il va même jusqu’à ironiser sur une potentielle nouvelle structure de communication, qu’il propose de baptiser “la Pravda”, référence directe à la presse officielle soviétique.

Quelques jours plus tôt, Philippe de Villiers avait lui aussi dénoncé ce qu’il considère comme une “menace totalitaire”, n’hésitant pas à comparer la situation à certaines heures sombres de l’histoire européenne, évoquant “la peste brune et la peste rouge”. Des propos qui ont fortement marqué les réseaux sociaux et encouragé la montée en puissance de la polémique.

Ce discours a trouvé un écho dans une partie de la droite, qui voit dans le projet de label une tentative d’ingérence dans le fonctionnement du paysage médiatique français. Le JDD s’est même interrogé en une : “Vers un contrôle de l’information ?”. C’est précisément cette accumulation de critiques que l’Élysée a souhaité déconstruire dans sa vidéo.

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La réponse musclée de l’Élysée qui attise la flamme

La vidéo publiée lundi soir par la présidence reprend, une par une, les critiques formulées dans les médias, et les qualifie de “fausses informations”. Puis elle rappelle la position exacte d’Emmanuel Macron, qui affirme de façon très claire que l’État ne vérifie pas l’information. Selon lui, le rôle de l’État serait plutôt de permettre aux journalistes de se doter d’outils de certification indépendants, reposant sur la déontologie de la profession.

Le chef de l’État déclare notamment : “Si c’est l’État qui doit vérifier, là, ça devient une dictature.” Une phrase qui veut souligner l’absurdité, selon lui, des accusations portées contre son projet. Mais ce choix de communication offensive est loin d’avoir mis tout le monde d’accord.

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La diffusion de la vidéo a, au contraire, déclenché une seconde vague de critiques, encore plus nourrie. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’est insurgé contre cet affront public envers une chaîne de télévision privée, y voyant une nouvelle démonstration de ce qu’il considère comme une dérive de la présidence. “Que le compte officiel de l’Élysée s’attaque à un média privé en dit long”, affirme-t-il.

Quant à Sarah Knafo, proche d’Éric Zemmour, elle a comparé Emmanuel Macron à Staline, preuve de la charge symbolique que cette affaire a prise au sein de Reconquête.

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La droite traditionnelle et LR montent aussi au créneau

Surprise : la riposte ne vient pas seulement de l’extrême droite. Le groupe Les Républicains s’est lui aussi emparé de la polémique. Bruno Retailleau ironise : “Rassurez-moi : ce tweet de l’Élysée a bien été labellisé ?”. Une pique qui résume bien la position du parti : scepticisme absolu face à ce projet, et inquiétude sur la portée institutionnelle d’un tel mécanisme.

Éric Ciotti, de son côté, parle de “dérive illibérale” et compare la démarche à des pratiques “étrangères à la liberté française”. Enfin, David Lisnard, président de l’Association des maires de France, accuse la présidence de vouloir masquer “la fin crépusculaire de son mandat” en relançant artificiellement le débat.

Ainsi, loin d’apaiser les tensions, la vidéo de l’Élysée a servi d’accélérateur au débat. Et surtout : elle montre une volonté claire de ne plus laisser certaines critiques sans réponse.

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Un débat plus profond sur le rôle de l’État dans la lutte contre les fake news

Derrière la polémique, un enjeu de fond apparaît : comment lutter efficacement contre les fausses informations sans tomber dans un mécanisme perçu comme du contrôle ? Cette question traverse toute l’Europe et se retrouve régulièrement au cœur des discussions entre gouvernements, journalistes et plateformes numériques.

La France tente ici une approche hybride, qui s’appuierait davantage sur les professionnels, tout en restant coordonnée par des autorités indépendantes. Mais le climat politique actuel, déjà tendu, ne facilite pas la mise en œuvre d’un tel dispositif.

Une chose est sûre : le débat ne fait que commencer. Et si Emmanuel Macron pensait poser les bases d’une réflexion sereine sur la qualité de l’information, la réalité politique lui rappelle que chaque initiative peut rapidement devenir un terrain de lutte.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.