Rentrer chez soi pour découvrir une vraie piscine dans son entrée à cause d’une fuite d’eau, avoir une panne d’électricité alors que le congélateur est plein et que les enfants ont faim ou encore claquer la porte en laissant les clefs à l’intérieur, ce sont des galères qu’on connaît tous de temps à autres. C’est même ce qui m’est arrivé la semaine dernière : je suis partie toute guillerette en claquant la porte et quand j’ai voulu vérifier si j’avais mes clefs, je me suis aperçue avec horreur que je ne les avais pas. Je les avais bêtement laissées à l’intérieur, et je me suis donc retrouvée à la porte, sans aucun moyen de rentrer chez moi.
Je n’ai pas paniqué sur le moment, au contraire, je suis restée étrangement calme. J’ai cherché sur Internet le numéro d’un serrurier, j’ai appelé, je lui ai demandé s’il pouvait venir au plus vite parce que j’étais à la porte. Le bonhomme était désagréable au possible, m’a dit qu’il avait d’autres clients avant moi, et qu’il serait là une heure plus tard. Bon, ça commençait bien, je me suis assise par terre et j’en ai profité pour appeler ma meilleure amie et lui raconter ma galère.
Trois heures plus tard, toujours aucune nouvelle du serrurier, je rappelle donc plusieurs fois, ça sonne dans le vide. Je commence à m’inquiéter jusqu’à ce qu’à la cinquième sonnerie, j’obtienne une réponse : l’artisan est limite en train de me passer un savon parce que je le dérange alors qu’il sera là dans un quart d’heure « comme il m’avait dit ». On ne doit pas avoir la même notion du temps mais ce n’est pas grave, j’attends toujours, de toute façon je n’ai pas le choix. Trois bons quarts d’heure plus tard, il arrive enfin, et sans même me dire bonjour, me hurle « C’est celle-là, votre porte ? ». Il est horriblement antipathique, mais maintenant qu’il est là, je ne vais pas le renvoyer. J’acquiesce, il commence à sortir tout un tas d’outils, force comme un dingue sur ma porte, n’est pas du tout soigneux et finit même par donner un coup de pied dedans parce que ça l’agace. J’hallucine complètement mais je n’ose rien dire, je n’ai qu’une hâte, c’est qu’il m’ouvre cette fichue porte. Il reçoit un appel et décroche dès la première sonnerie (ah tiens, je n’ai pas eu droit à ça moi, tout à l’heure…), il s’agit apparemment d’un de ses collègues, avec qui il discute une bonne dizaine de minutes avant de conclure « Bon faut que je te laisse, là, je suis avec une cliente qui a une porte pourrie, là, je crois que je vais finir par y aller au pied de biche si ça continue ».
Super, si c’était pour faire ça, je n’avais pas besoin de lui. Je commence à paniquer, il ne va quand même pas me bousiller ma porte ? Au bout de 45 minutes d’efforts assez peu dynamiques, la porte s’ouvre enfin. Je le soupçonne vraiment d’avoir fait tout un cinéma pour justifier sa facture, qu’il me tend sans ménagement. Tiens c’est marrant, il va plus vite à demander à être payé qu’à faire son boulot ! Je commence à craquer, je veux qu’il s’en aille, je regarde le montant et j’avale de travers : 320€ de facture, mais c’est du vol ! Je lui explique que je ne comprends pas, il me répond qu’il y a 50€ de majoration parce qu’il est plus de 22h (sauf que s’il était arrivé à l’heure qu’il m’avait annoncée au départ, il serait venu bien avant 22h !) et 50€ de majoration parce qu’il habite à l’autre bout de Paris. Sauf que ça, il s’est bien gardé de me le préciser au téléphone, sinon j’aurais choisi quelqu’un d’autre !
Je n’en peux plus de son ton antipathique et agressif, je veux juste qu’il s’en aille, alors je le paye, et je lui claque la porte au nez sans même lui dire au revoir. J’ai bien l’impression que je viens de me faire arnaquer, ma soirée est complètement gâchée, et je peux dire au revoir à mon weekend à Barcelone pour lequel j’avais mis de côté…
La sonnette retentit, j’espère que ce n’est pas encore lui, je vais vite répondre à la porte. Je n’ai même pas eu le temps de passer aux toilettes depuis que je me suis retrouvée coincée dehors, j’espère que ça ne va pas être trop long. C’est ma voisine du dessous qui me demande si je vais bien. Je lui raconte en détails ma galère avec la porte et le serrurier, et elle me répond avec compassion que certains dépanneurs sans scrupule n’hésitent pas à arnaquer les gens qui sont dans l’urgence, car ils savent très bien que souvent, on ne peut pas vraiment leur dire non… Au bout d’un bon quart d’heure de discussion, je me rends compte que je ne sais même pas pourquoi elle a sonné à ma porte. Je lui demande, et elle me répond : « Ah mais oui, je suis tellement étourdie ! Je venais vous prévenir que vous avez sûrement une fuite dans votre salle de bain ». Mon sang se glace. « Ma salle de bain ? Comment ça ? » Elle m’explique que de l’eau suinte depuis son plafond, donc il y a sûrement une fuite d’eau chez moi. Je me retourne vers la porte de la salle de bain, et je prends une profonde inspiration avant de l’ouvrir. J’ouvre des yeux ronds quand je découvre avec horreur que le sol de la salle de bain est littéralement inondé, il y a au moins 10cm d’eau par terre et j’ai les pieds trempés.
Je bredouille doucement « C’est une blague, c’est vraiment une blague… » Ma gentille voisine, étourdie mais dynamique, est bien plus vive d’esprit que moi. En quelques secondes, elle attrape une serpillère, un seau, et elle se met à ramasser l’eau le plus vite possible. Il nous faut 10 bonnes minutes pour contenir la fuite en glissant un seau en-dessous et retrouver un sol à peu près sec. A la vitesse à laquelle le seau se remplit, il va falloir que je le vide tous les 10 minutes, je ne suis pas sortie. J’ai une peur bleue d’appeler un dépanneur car je n’ai pas envie de me faire de nouveau arnaquer. Mon week-end à Barcelone est définitivement annulé, et je me dis que je ne suis pas au bout de mes peines.
Ma voisine me rassure tout de suite et prend encore une fois les choses en main. Elle dégaine son portable et pianote sur son téléphone. En quelques minutes, elle me dit que la réparation devrait coûter entre 100 et 150€ et me demande si ça me va. Contente de voir une facture plus basse que la précédente, je lui fais signe que oui de la tête.
Etonnement, cette deuxième expérience était complètement différente. L'artisan est arrivé une demi-heure plus tard, portait un t-shirt propre et un badge, m'a dit "bonjour" et m'a établi son devis (alors que je n’y avais pas eu droit la première fois) qui s’élevait à 140€ tout compris.
Ravie que la situation puisse se résoudre rapidement, je me suis empressée de signer le devis en question et la réparation a été faite sur le champ. Le dépanneur était inscrit sur la plateforme qui réunit les artisans aspirant apparemment à travailler de manière honnête. L’artisan m’a montré le site et j’ai pu régler la prestation de dépannage en quelques clics sur Internet.
Bref, rien à voir avec ma précédente expérience de dépannage. Conclusion : faites attention lorsque vous choisissez votre artisan, car il en existe des mauvais (et de très mauvais même, j’en ai hélas fait l’expérience !) et des bons, qui sont professionnels et honnêtes. Il vaut donc mieux ne pas se tromper et bien choisir !