J’ai été une fille « in » : inconséquente, inconsistante, infidèle.
J’ai été une fille qui n’en avait plus rien à foutre de construire quelque chose avec quelqu’un parce qu’elle avait été au bout du bout de ses capacités à tenter de rendre les choses jolies alors que tout était juste moche, morne, morose. J’ai été une fille incapable de mettre des barrières, oui je suis en couple, non ce n’est pas un obstacle. J’ai été une fille qui donnait trop facilement sa peau à n’importe qui après le deuxième verre de vodka. J’ai été cette fille qui par pure vengeance, le lendemain de jour où ma soit disant douce moitié m’avait posé un lapin monumental, n’a rien trouvé de mieux à faire que de lui offrir une paire de corne flambant neuve. Juste comme ça, juste parce qu’il m’avait énervé. Œil pour œil, dent pour dent. J’ai été cette fille qui a trop fréquenté les boîtes de nuit, qui s’est trop abîmée, qui est devenue cynique. J’ai été cette colloc qui n’a rien dit à la petite amie, l’officielle, qui n’a pas mentionné le fait que deux jours avant, c’est une autre nana que j’avais croisé dans la cuisine, au petit matin. J’ai été cette fille qui n’a pas bronché quand un ancien plan cul a eu l’intelligence et la délicatesse de me présenter sa petite amie, « parce que vous vous entendrez bien ». Je ne lui ai pas dit à elle, que je les avaient vus dans la rue le lendemain du jour où on « avait regardé un film » avec son prince charmant, que je ne savais pas, que j’étais désolée, que c’était juste un immonde connard de plus. Je n’ai rien dit parce que, j’étais pareille. J’ai été cette fille qui aurait voulu construire quelque chose avec un mec, qui avait tellement peur qu’elle se forçait à continuer de dater ailleurs, parce qu’il ne fallait surtout pas s’accrocher, ça non, ça plus jamais.
J’ai été une sale bête, une fille incapable d’être fidèle plus de 5 minutes parce que je n’y croyais plus, parce que j’ai toujours aimé plaire et que j’en avais trop vu, que j'avais trop expérimenté des situations de merde. J’ai été cette fille qui a magistralement foiré sa première relation, qui l’a portée à bout de bras, à bout de force, à bout, c’est tout. J’ai été cette fille qui, après ça, était devenue incapable de donner et ne savait plus très bien pourquoi elle était en couple, parce que ça avait l’air de lui faire plaisir à ce brave garçon et que ça meublait les dimanches soirs, quand j’avais rien d’autre à faire, bon.
Je ne suis pas honteuse, j’ai été comme ça, c’est tout. J’avais sûrement besoin de ça pour en arriver là où je suis aujourd’hui : posée, équilibrée, heureuse.
Et puis, il est arrivé. Oh, il n’est pas arrivé sur son cheval blanc, il n’a pas sauvé ma vie, j’avais retrouvé un équilibre avant que son joli sourire ne fasse partie de mon quotidien. N’empêche que depuis qu’il est là, je n’ai plus envie d’aller voir ailleurs.
Maintenant je suis une fille fidèle.
Alors, parfois, je dérouille. Je ne dis rien, plutôt crever que de lui faire porter le poids de ce que j’ai été mais, quand il sort, putain ce que je dérouille.
Je sais mieux que quiconque que ça va vite, tellement vite, beaucoup trop vite de tromper quelqu’un.
Mais ce que je ne sais pas, et que j’essaye d’apprendre, c’est que ce n’est pas parce que j’ai été comme ça que lui aussi.