Humeurs

Vis ma vie d’Assistante sociale

15 mars 2016 - 07 : 47

Quand j’étais petite, je n’ai jamais dit que je voulais devenir « assistante sociale » et pourtant… je le suis devenue !

A vrai dire, je ne savais pas ce que c’était « une assistante sociale ». Après un bac ES, j’ai fait 3 années de psychologie, j’ai passé le concours d’entrée dans une école de travail social, j’ai réussi, alors j’ai entamé la formation. Après 3 années de formation, une formation qui bouscule, j’ai obtenu mon diplôme d’Etat !

Quand je dis « je suis assistante sociale », dans 99 % des cas on me dit «  je ne pourrais jamais faire ce que tu fais, ça doit être dur. » Les gens qui font partie du 1% restant me disent : «  j’aurais adoré aider les gens. »

Mais globalement, pour les gens, l’assistante sociale :

  • A un chignon, des lunettes, et un tailleur,
  • Est une femme,
  • Ne sourit pas, et elle est revêche,
  • Enlève les enfants,
  • A des clefs d’appartements,
  • A une caisse remplie d’argent cachée dans son bureau,
  • A du pouvoir, même des pouvoirs « maaaagiques »…

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En termes de clichés, je vais m’arrêter là avant que ma rétine ne décède et que mes doigts ne tombent.

Comment expliquer quelle assistante sociale je suis ? Car oui, il y a autant d’assistantes sociales que de professionnels qui exercent ce métier ! On a juste une éthique et une déontologie commune. Après, comme dans chaque métier, on fait avec ce qu’on est.

Et moi, je conçois mon métier comme un défi. Je travaille AVEC les gens, et non pas POUR les gens, je ne fais pas A LA PLACE DE... !

Je travaille dans la confiance : secret professionnel, respect des différences, respect des rythmes des personnes, respect des difficultés… bon, respect quoi !

Je pars du principe que j’ai « bien fait » mon travail quand je ne revois plus les personnes. Ce qui signifie pour moi qu’elles ont gagné en autonomie et qu’elles ont réussi à s’en sortir (bon, ok, ou qu’elles ont déménagé !).

J’exerce mon métier comme une parenthèse dans la vie des gens. Un accident de la vie peut arriver à tout le monde. Personne n’est à l’abri.

Personnellement, et contrairement à ce que les gens pensent, derrière mon bureau, je n’ai aucun pouvoir. J’instruis des demandes (d’aides financières le plus souvent) mais je ne les traite pas. Je travaille pour une collectivité territoriale, en CDD : oui tu vois, malgré le diplôme d’Etat, il faut passer un autre concours pour espérer (ou pas) être titularisée dans la fonction publique. J’ai juste une connaissance du réseau et des partenaires, une analyse de la situation (je suis une tierce personne), je sais orienter les gens, les conseiller, les accompagner, les soutenir…

Personnellement, j’ai vécu des moments difficiles : on entend, on voit des choses pas simples, qui demandent réflexion, qui demandent de prendre du recul, qui demandent une analyse, qui demandent de prendre des décisions…

Mais j’ai aussi vécu des moments de pur bonheur, des moments où l’on m’a reconnue en tant que professionnelle, des moments où j’ai tissé des liens, des moments magiques avec des enfants / des personnes âgées / des patients… J’ai ri, j’ai pleuré.

Mon métier je l’aime, même s’il n’est pas toujours aimé. Mon métier, je le fais avec conviction tous les jours. Je suis là pour accompagner les gens.

Maintenant, mon métier devient de plus en plus « difficile » parce que les situations se complexifient mais aussi parce que les lourdeurs administratives nous obligent à perdre du temps dans des logiques administratives et institutionnelles qui me dépassent.

Moi, je veux être une assistante sociale qui travaillent avec les gens, avec des humains, parce que je suis humaine et que j’ai moi aussi des émotions.

Etre assistante sociale, ce n’est en rien faire de « l’assistanat », c’est œuvrer ensemble pour améliorer les situations personnelles, la vie d’une rue, la vie qu’un quartier, la vie d’une association. C’est recréer du lien, c’est ramener de la couleur dans la morosité.

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Maman au foyeah
Tous les matins je me lève en chantant : "Je suis une maman au Foyeah, oh Yeah !"... D'où l'idée de ce blog un peu rock'n'rol ! Parce que oui, être maman au foyeah, c'est super méga top cool délire ! Enfin, pas pour tout le monde...