A fortiori pas dans une ville qu'elle connait mal, et avec des gens qu'elle n'a pas vus depuis longtemps.
1) Pour commencer, elle serait très très malheureuse de me voir partir loin d'elle. J'ose espérer que je lui manquerais terriblement.
2) Ensuite, comme elle n'est absolument pas raisonnable et très naïve, ce serait le meilleur moyen de ne pas la retrouver au retour ! Ou alors, dans un état lamentable.
3) Enfin, en quatre jours, n'importe qui peut gagner au loto et/ou rencontrer le prince de Suède et refaire sa vie à Stockholm sans même qu'on n'ait eu le temps de s'en rendre compte.
Bon, en l'occurrence, dans la réalité, je n'ai pas rencontré le Prince de Suède (non, toujours pas...). Et j'étais un peu malheureuse de voir partir loin de moi mon homme, même si j'étais très heureuse de savoir qu'il allait s'amuser et se défouler avec ses copains mâles.
Mais, et c'est un gros MAIS, si j'avais été un homme, a fortiori, le mien, je n'aurais effectivement JAMAIS osé m'abandonner aux mains d'amis que je n’ai pas vus depuis longtemps.
Déjà, mon week-end a commencé n'importe comment. Soirée sushis suivie de dodo devant la télé à 21h30... Pas vu qui était le meurtrier du film... L'Homme a cherché à me joindre, sans réponse.
Déplacement jusqu'au lit. Réveil à 8h, suivi de plus de 5h de visionnage de How I Met Your Mother.
Si j'avais été mon mec, je n'aurais jamais laissé faire ça : voir ma copine s'abrutir totalement devant une série, jusqu'à finir par croire que c'est la vraie vie, et que si elle frappe à côté, Ted et Robin viendront lui ouvrir.
Douche à 17h, précédée de nombreux reniflages glamour de dessous de bras pour constater que OH MON DIEU, mais je peux donc puer moi aussi ??? Evidemment, je n'aurais jamais fait ça si l'Homme avait été là ! Mais son absence a brutalement réveillé mon instinct de camionneur...
Tout ca pour finalement suivre des amis au resto, dans un bar puis dans une sorte de boîte jusqu'à … 7h...
Si j'avais été mon homme, je me serais fait remarquer que c'est plus de mon âge, que je n'ai plus l'habitude et que la fatigue me fait pleurer...
Mais il n'était pas là. Alors la souris a méchamment dansé, pour méchamment pleurer le lendemain, où j'ai tout simplement fait corps avec le canapé en pleurnichant pour rien, sans pouvoir m'endormir à cause d'une espèce de nausée persistante...
Si je schématise ces 3 jours et quelques heures, ça donne :
- Départ de l'Homme
- Phase mamie
- Phase apathique
- Phase camionneur
- Phase clubbeuse (hum, on va dire...)
- Phase décès brutal
- Réalisation de l'état de l'appart et de mon propre état physique
- Phase de désespoir profond
- Phase de remuage
- Retour de l'Homme
- Retour à la normale.
Tout ça pour ça ? Non vraiment, je n'abandonnerais pas ma choupinette d'amour si j'étais un homme.
Bon, cela dit, si j'étais un homme et que je disais à ma chérie de ne pas faire tout ça, elle me renverrait paître. Loin, très loin... :-)
