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Comment réussir une expatriation (ou du moins, ne pas trop la foirer) ?

03 décembre 2015 - 13 : 57

Le 22 Avril 2010, je quittais ma campagne natale, avec un Master en Marketing, 1 an d’expérience professionnelle et 3000 euros en poche, pour tenter ma chance à  Hong Kong.

J’ai dit a ma mère : je serai de retour dans un an !

Quasiment six ans et trois pays plus tard… Maman m’attend toujours.

Donc c’est que, grosso modo, ca se passe plutôt pas mal pour moi, loin de la France. Et que en 6 ans, j’ai pu avoir un aperçu de ce qui semble marcher en termes d’expatriation. Ou pas, en fait.

Le premier truc que j’ai retenu : ON NE CLAQUE PAS TOUT.

Alors c’est clair, que le premier qui ne se soit jamais dit « Purée, tout me soule, je me prends un billet aller simple pour Tahiti et JAMAIS je reviens » leve la main. Sur le principe, ca vend du rêve, mais soyons réalistes un instant :

  • Votre boîte peut l’avoir mauvaise si vous vous cassez du jour au lendemain. Le « Ciao les losers, moi j’me casse au Brésil », on évitera, donc.
  • Malheureusement, aucun pays ne vous laissera vivre ad vitam aeternam chez eux sans contrepartie. Ou alors, ca s’appelle un pot-de-vin.
  • Même au fin fond de la Thaïlande, un bungalow ça a un coût.
  • Même au fin fond de l’Alaska, on vous retrouvera pour des impayés.

Alors, avant de partir, on va (essayer de) faire tout bien comme il faut.

  1. Destination

  2. Idéalement, dans quelle région du monde on voudrait habiter ?

Le monde est grand, il y a de quoi choisir.  A moins que vous ne sortiez d’une grotte ou que vous ne vous croyiez investi d’une mission spirituelle vous exigeant de tout faire péter, la liste des pays à éviter est assez claire en ce moment. Mais sinon, chacun trouve midi à sa porte, hein.

Réveillez le politologue et l’économiste qui sommeillent en vous et prospectez. Quels sont les pays aux taux de chômage les plus faibles ? Quels sont les pays où il fait bon vivre ? Quel est le taux de criminalité ? Et selon vos goûts de luxe - ou pas, quels sont les pays au salaire médian les plus élevés ? Indice : Pas très loin de la France. Quels sont les pays les plus flexibles en termes de visas ? Indice : Pas les US. Quels sont les pays dans lesquels on peut être payés à rien faire ?  Indice : aucun.

Idéalement, il faut faire du repérage dans la ville, pour éviter les déceptions des l’arrivée – Comment ca il n’y a pas de McDo au Vietnam ?? Je repars tout de suite !!! Enfin je dis ca, je ne l’ai jamais fait… (Comment ça, ils parlent Chinois à Hong-Kong ? Comment ça, il neige en Nouvelle-Zélande ? Comment ça, t’as pas le droit aux chewing-gums a Singapour ? etc., etc.).

  1. Préparation

    1. Les sous

Je suis loin d’être une experte financière – dois-je mentionner mon 1/20 en partiel de Finance en Master 2 ? Probably not. - mais bon, faites vos calculs. 3000 euros ne dureront pas aussi longtemps à Londres qu’ils dureraient au Vietnam par exemple, à moins que vous n’ayez déjà des goûts de vieux expats nantis.

  1. Le boulot

Pour la faire short, 2 options : on a un taff avant de partir, ou on en a pas.

Si on tient absolument à avoir un boulot avant de partir, c’est simple : on part pas avant d’en avoir un. Mais objectivement, si comme moi vous bossez dans un secteur « passe-partout », il y a de fortes chances que ce soit plus simple d’en trouver une fois sur place. Dans les deux cas, on écume les sites de recherche d’emploi locaux et on voit ce qui ressort, on épluche notre liste Facebook, on effeuille Linkedin, on checke les sites des Ministères de l’Immigration, etc.

Si on trouve avant : bien joué !

Sinon… Êtes-vous vraiment prêts à partir sans rien ? En avez-vous les couilles ? Les ovaires ? Ou, dans mon cas : êtes-vous assez inconscients ? Mais, de manière générale, si nos parents ne nous en empêchent pas, c’est que ce n’est pas une si mauvaise idée ?

  1. Administration

Tout comme des toilettes publiques, on laisse l’endroit aussi propre qu’on aimerait le (re)trouver. On résilie TOUT. Abonnement téléphone, Glamour, assurance voiture, etc. Assurez-vous de laisser assez sur votre compte en banque, au cas ou vous oubliez d’annuler un prélèvement, qui donneraient lieu à des découverts, qui entraîneraient la fermeture de votre compte, qui vous forcerait à appeler votre mère en catastrophe pour qu’elle vous évite un fichage à la Banque de France. True story.

On prévient aussi la Sécu, ses caisses de retraites, les impôts blabla, et on voit quelles options elle propose dans ce cas. C’est chiant, hein. Ma phobie administrative – Mr Thevenoud, sachez que moi, je vous comprends – fait que je panique grave à l’idée de remettre tout ca en place si jamais je rentre. Saviez vous que 42% des Français redoutent leur retour dans la Mère Patrie rien que pour cela ?

Et sinon, bien qu’un peu moyenâgeuse, la Sécurité Sociale c’est quand même génial – on s’en rend compte quand on n’en a plus et qu’un scanner du doigt de pied coûte un SMIC. Alors on couvre son derrière, on investit dans une belle assurance expatriation.

  1. Sur place

Ca y est, vous avez choisi votre destination, vous avez pris vos billets, vous avez fait vos adieux déchirants – ou pas, vous avez promis d’envoyer des cartes postales – ou pas, et vous êtes partis. Félicitations !!

Vous avez déjà trouvé un appart - de manière générale, pour cela, il vaut mieux attendre une fois sur place, vous prenez vos marques.

Si vous avez choisi l’option « je trouve un job sur place », il va simplement falloir redoubler d’efforts. Contacter les chambres de commerce,  bombarder les entreprises françaises de CV, fréquenter assidument toutes les soirées networking… et puis se prendre un nombre de vents phénoménal, se demander quelle connerie on a fait là, pleurer au téléphone avec sa mère, supplier son ex-boss de nous reprendre (mais je crois qu’il a pas trop apprécié le « ciao les losers »). Ca fait partie du jeu.

Et puis un jour, tout finit par s’arranger. Vous finissez par trouver un boulot, un appart un peu mieux que les 37 cagibis qu’on vous avait fait visiter jusque-là, vous rencontrez des gens avec qui vous vous entendez vraiment.

Et puis quelques mois plus tard, on vous demande si vous comptez rentrer en France vu que votre ultimatum des 12 mois se rapproche, et là, vous vous rendez compte que vous êtes pas mal, là, loin.

J’espère que cet article vous a plu ! Si vous avez aussi un projet d’expatriation en tête, notamment en Asie, n’hésitez pas à m’en parler ou me laisser un petit commentaire plus bas !

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Lucile Jane
Picarde installée à Singapour pour une durée indéterminée. J'aime les pizzas devant The Walking Dead, les chats de gouttière, le marketing, les plages de rêve, avoir une inscription à la salle de gym mais ne jamais y aller. A bientôt donc. <3