Culture

J’ai lu Les trois mousquetaires, d'Alexandre Dumas

25 juin 2015 - 14 : 00
En avril, je lisais Malraux, confirmant ainsi mon goût pour les romans du 20ème siècle ou plus récents. Mais depuis, j’ai lu Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas, et je revois quelque peu ma perception : non, les auteurs du 19ème ne savent pas QUE remplir des pages de descriptions.

les-trois-mousquetaires-2

Il faut dire, Les trois mousquetaires est un exemple d’un genre un peu particulier : le roman feuilleton.

Si j’appréhendais le monument Malraux, je n’était pas bien sûre d’être à la hauteur non plus de l’imposant livre de Dumas. 900 pages. 67 chapitres. Pour le boucler en un mois (challenge un mois = un classique, ce n’est pas pour rien), il me fallait donc lire en moyenne 30 pages par jour. La succession des ponts du mois de mai ainsi que la petite semaine de congés en plein milieu ont certes bien aidé, néanmoins c’est sans trop de soucis et à ma surprise que je clôturais le dernier chapitre avec une petite semaine d’avance. Parce que le livre se lit bien. Très bien même ! Chaque chapitre, roman feuilleton oblige, est une mini histoire, intégrée dans une trame de fond bien élaborée, sur fond de vérité historique romancée à besoin.

Les trois mousquetaires, ses 900 pages, n’est que le premier volet d’une trilogie (suivi par Vingt ans après et Le vicomte de Bragelonne) dont l’intrigue se déroule entre 1625 et 1673. Les 3 romans ont été écrits entre 1844 et 1850 par Alexandre Dumas donc, aidé peut-être de nombreux collaborateurs mais surtout d’un illustre inconnu, Auguste Maquet, sans qui rien de la légende de Dumas n’aurait certainement été possible. L’auteur (ou les auteurs, mais l’histoire retiendra Alexandre) s’amuse, sur base de réalités historiques (les ferrets de la Reine, le siège de Rochefort), à créer un mélange de romanesque et dramatique avec des personnages hauts en couleurs. Athos, Portos, Aramis, et le héros  d’Artagnan ne sont qu’une bande d’épicuriens, chanceux et bougrement malicieux avec un sens du verbe et du second degré aussi prononcé que leur valeureux courage. Ces 4 là, accolés au naïf Louis XIII, au vaniteux Richelieu et la splendide Anne d’Autriche, n’auront de cesse, durant ces 67 chapitres, de révéler une certaine modernité qui n’a rien à envier à nos séries TV actuelles. Ce sont aussi de grands amoureux, défenseurs des belles dames et des belles âmes autant qu’ils sont coureurs. Ce ne sont finalement que leurs histoires de cœurs qui les emmèneront aux 4 coins de la France, jusqu’en Angleterre, vers les aventures relayées par Alexandre Dumas.

les-trois-mousquetaires

Les premiers mots : « Préface – Dans laquelle il est établi que malgré leurs noms en os et en is, les héros de l’histoire que nous allons raconter n’ont rien de mythologique »

Les derniers : « et voici ce que je lus : »

Dumas est partout présent dans la lecture. Il nous guide, prend part à l’histoire en choisissant volontairement une certaine ironie ou en donnant des indications au lecteur rappelant que l’histoire est maitrisée de A à Z et qu’il sait exactement où il va vous emmener. Un certain modernisme là encore qui prend le lecteur à partie.

Morceaux choisis (en se souvenant que ce roman a été écrit vers 1845) :

- Page 221 :
« Capricieux et infidèle, le roi voulait être appelé Louis le Juste et Louis le Chaste. La postérité comprendra difficilement ce caractère, que l’histoire n’explique que par des faits et jamais par des raisonnements »

- Page 320 :
« D’Artagnan revint chez lui tout courant, et quoiqu’il fût plus de trois heures du matin, et qu’il eût les plus méchants quartiers de Paris à traverser, il ne fit aucune mauvaise rencontre. On sait qu’il y a un dieu pour les ivrognes et les amoureux. »

- Page 484 :
« - Elle est donc vide, votre valise ? demanda naïvement Porthos.
- Assurément qu’elle est vide, répondit naïvement de son côté la procureuse.
- Ah ! mais la valise dont j’ai besoin est une valise bien garnie ma chère.
Mme Coquenard poussa de nouveaux soupirs. Molière n ‘avait pas encore écrit sa scène de L’Avare. Mme Coquenard à donc le pas sur Harpagon. »

- Page 531 :
« Puis notre Gascon, avec la dose de confiance que nous lui connaissons, se comparait à de Wardes et se demandait pourquoi, au bout du compte, on ne l’aimerait pas, lui aussi, pour lui-même.
Il s’abandonna donc tout entier aux sensations du moment. Milady ne fut plus pour lui cette femme aux intentions fatales qui l’avait un instant épouvanté, ce fut une maîtresse ardente et passionnée s’abandonnant tout entière à un amour qu’elle semblait éprouver elle même. Deux heures à peu près s’écoulèrent ainsi. »

- Page 715 :
« Revenons à Milady, qu’un regard jeté sur les côtes de France nous a fait perdre de vue un instant.
Nous la retrouverons dans la position désespérée où nous l’avons laissée, se creusant un abîme de sombres réflexions, sombre enfer à la porte duquel elle a presque laissé l’espérance : car pour la première fois elle doute, pour la première fois elle craint »

Le mois prochain, je vous parle de mon coup de cœur ultime intergalactique. Et ce sera une femme.
Ajouter les points
12
Points
MissERichard
SomethingToDoWithStars, c’est chez moi. J’y évoque ma vie de (jeune !) trentenaire, bossant dans les media qui, par ailleurs, tape des mots sur son clavier. Des mots plus ou moins romancés, documentés, impliqués. Des mots que je publie aussi sur un 2nd blog tourné media, ou que je conserve pour en faire, un jour, quelque chose... avec chapitres et numéros de pages.