Famille

J'ai testé pour vous : être maman et étudiante

02 août 2016 - 10 : 51

Eh non, je ne suis pas sponsorisée par « Tellement Vrai ». Je suis une vraie adulte, j'ai un vrai appartement et j'ai même un chat.

Mais je suis victime de l'image que véhicule cette nouvelle tendance (quoi ? T'as 12 ans et tu n'es pas enceinte ? Tu n'as aucun swag !) des jeunes mamans. Alors certes, tomber enceinte à 20 ans ce n'est pas la même histoire qu'en étant une toute jeune ado. Je ne me suis jamais comparée à toutes ces jeunes que l'on exploite dans des reportages bidons.

Aujourd’hui je suis une vieille de 23 ans, et mon petit gars a fêté ses deux ans. Je cours le matin pour le déposer chez l'assistante maternelle, pour m'entasser ensuite dans un tram bondé direction le campus. Durant la journée, je me fonds dans la masse, seulement quelques personnes sont au courant de ma situation. Pas que j'en ai honte, non. Mais pour éviter le phénomène de foire et les questions du genre « T'as pas l'impression d'avoir gâché ta vie ? ». Mais comme je suis sympa, à vous je vais vous répondre.

Non, je n'ai pas gâché ma vie ni ma jeunesse. Je sors encore, je mange même dans des vrais restaurants, où t'as le gars qui te fais goûter le vin (alors que je n'y connais rien, mais je préfère plisser les yeux sensuellement en acquiesçant), je voyage aussi, mon petit bout sous le bras, j'ai de bonnes notes, pas de loyers en retard et je trouve même le temps de vous rédiger des articles !

Alors non, je ne vois pas où j'ai gâché ma vie. La maternité c'est une question de préparation, d'être honnête avec soi-même et bien sûr, c'est aussi une question financière, on ne vit pas aux pays des merveilles. Je ne jette ni la pierre aux mamans de trente ans ni à celles qui ont choisi d'attendre d'avoir une stabilité professionnelle avant de sauter le pas. Mais j'ai juste envie de montrer que la maternité à l'aube de sa vie d'adulte, ce n'est pas être une fille perdue égoïste, sans cervelle, qui pond un gosse pour le plaisir (et faire chier sa mère, accessoirement).

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Le plus drôle, c'est quand je dois justifier mes absences aux TD à mes profs. Il y a ceux qui se sentent mal à l'aise et qui me déroulent d'un coup le tapis rouge « Non, mais évidemment que votre absence ne sera pas comptée ! Maman et étudiante, quel courage ! » et puis il y a ceux qui ne me croient pas et qui me demandent, les yeux écarquillés, la voix horrifiée, l'acte de naissance de mon enfant. Dans ces moments-là, j'ai envie de leur dire de ne pas trop m'approcher, ça pourrait être contagieux.

Pendant les révisions, c'est la course ! Déjà on oublie les révisons pendant la journée. Parce qu'entre le bruit des petites voitures, le robot parlant et les « maman, caca ! », d'un coup, la fac me paraît n’être qu'un vague souvenir dans une vie antérieure.

Alors quand le soir arrive, j’éteins mon téléphone pour esquiver les copines célibataires en chaleur qui sont en week-end, et là je sors mes gros classeurs avec toutes les feuilles volantes. Bourdieu mélangé à mes cours de Catalan, c'est parti !

Oui, il faut savoir faire des sacrifices. Lorsque je révise, je peux terminer à 5h du matin, le cerveau enfumé et la gueule de bois sans même avoir touché un verre. Et bien sûr, on a le réveil humain à 8h30 «  Maman ! Maman ! Y'a plus dodo ! ».

Mais j'ai trouvé mon rythme et pour le moment ça me réussit. J'ai de bonnes notes, et lorsque j'ai envie de tout envoyer en l'air, j'ai le regard de ce petit être qui m’apaise. Un regard tellement innocent, qu'il en devient mon moteur pour tout déchirer en partiel.

Je sais que beaucoup de jeunes filles ou de jeunes femmes ont cette envie pressante d'être maman. Ma vie, même si j'ai réussi à trouver un équilibre, n'est pas un conte de fée. Comme toutes les mamans, de toutes les catégories, on a nos angoisses, nos stress, des couches à changer et du vomi à nettoyer. Alors certes, si vous avez l'envie, la maturité et les moyens d'assumer un enfant, pourquoi pas, non, cela ne gâchera pas votre jeunesse.

Mais soyez prête à mettre une épée de Damoclès sur la tête de vos études. Car si le frigo crie famine, on oublie les beaux cahiers et on prend le premier job qui vient ! J'ai eu de la chance pour le moment et je remercie mon Karma mais il me reste encore deux ans à tirer en espérant que tout se passe bien.

Et puis, l'an prochain, mon fils ira à l'école et au moins, on pourra faire nos devoirs ensemble !

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