Humeurs

Ma belle-mère (!), mon (?) homme, et moi (…)

26 février 2013 - 10 : 21

Au début, tout allait bien…


 

Peut-être parce que je restais en retrait ? Peut-être parce que ça m'indifférait ? Peut-être parce que j'avais d'autres préoccupations ?


 

Sa maman qui s'occupait de ses papiers...
Sa maman qui gérait ses comptes...
Sa maman qui prenait part dans (presque) chacune de nos décisions...
Sa maman qui trouvait toujours à redire...
Bref sa maman partout et tout le temps...


 

Sauf qu'un jour, notre relation évoluant, j'ai voulu moi aussi trouver une légitimité, me faire MA place dans NOTRE relation. J'ai pourtant laissé le temps. C'est quelques cinq années plus tard que j'ai commencé à vouloir m'émanciper de cette relation triangulaire. J'ai tenté subtilement et précautionneusement de responsabiliser l'Homme, qu'il comprenne qu'il était temps pour lui de voler de ses propres ailes, et qu'on pouvait y arriver à deux, sans Maman. Attention (esprits confus, soyez attentifs) je n'ai jamais voulu séparer le fils de la maman, j'ai simplement voulu faire comprendre qu'on avait une vie à nous désormais, et que Belle-Maman devait y trouver sa place. Être présente sans étouffer, nous conseiller sans imposer, respecter notre intimité. Voilà comment j'ai déclenché une guerre froide sans précédents entre elle et moi. Sans m'en douter, les hostilités ont été déclarées...


 

Ça a commencé par des réflexions sur le ton de l'humour, continué par des reproches à peine déguisés, pour finir en explosion avec fracas.


 

Pourtant j'ai toujours respecté leur lien, j'ai toujours essayé d'arrondir les angles, je me suis même plié à nombreuses de ses exigences (non je ne suis pas parfaite, j'ai des défauts, des tas. Mais je sais aussi reconnaître quand j'agis avec correction, je suis souvent même trop gentille).


 

Mais quand à mon tour j'ai été maman, je n'ai plus du tout supporté. J'estimais avoir le droit d'exister en tant que maman. J'estimais avoir le droit de revendiquer ma place de femme dans mon couple (présomptueuse, n'est-ce-pas?).


 

J'ai eu droit à tout.


À de la jalousie, à des critiques, à des insultes. J'ai été accusée de tous ses maux. Combien de fois je me suis pris en pleine figure qu'elle voulait nous rayer de sa vie, parce que pour elle, c'était trop dur de s'effacer. Qu'elle était entière et qu'elle donnait tout ou rien. Combien de fois elle m'en a voulu de vouloir mener ma propre vie. J'ai pourtant essayé d'abord de mettre une distance pour arriver à préserver une relation "saine" (et, accessoirement, pour épargner l'Homme). Mais alors j'ai été taxée d'être versatile et ingrate. Et puis bien entendu j'ai eu droit à la célèbre rengaine : "après tout ce que j'ai fait pour toi, c'est comme cela que tu me traites ?". Comment aurais-je pu y échapper ? Voilà pourquoi j'ai toujours voulu me débrouiller seule. Mais, bingo, vous vous en doutez, elle n'appréciait pas non plus, il fallait qu'elle prenne part à tout.


 

Elle m'a brisée.
Elle m'a humiliée
Elle m'a trahie


 

Elle m'a brisée et elle a presque su briser mon couple. Grizzly étant perdu entre nous deux (moi à bout, et sa maman menaçante). J'ai fait des efforts, j'en ai toujours faits. J'ai su passer outre, j'ai su prendre sur moi. Mais la méchanceté gratuite, je ne l'ai jamais cautionnée. Quand elle a commencé à attaquer ma famille, quand elle m'a dénigrée aux yeux de mon homme, quand elle m'a touchée au plus profond de moi-même, je n'en ai plus été capable.
- J'étais lasse d'essuyer ses crises de jalousie (tu passes plus de temps avec ta maman qu'avec moi / je vais noter les heures passées ensemble dans un cahier, tu verras).
- J'ai culpabilisé tellement elle m'a accablée (tu es froide, tu me sépares de mon fils, je ne vois pas assez ma petite-fille, tu profites de mon fils, c'est de ta faute si je suis malade...).
- J'ai été en colère quand elle a voulu se mêler de l'éducation de ma fille (si elle porte une croix, je veux qu'elle porte aussi l'étoile...),
- Je n'ai plus été capable de compassion quand les limites furent franchies (c'est à cause d'un trop-plein d'amour que je réagis comme ça, j'ai peur d'être abandonnée).


 

Notre éloignement a été salutaire (et ma venue au Nigeria beaucoup plus facile à accepter, CQFD). J'allais enfin pouvoir construire mon cocon familial avec mon homme sans être parasitée. Même si j'ai beaucoup perdu confiance, j'ai avancé. J'ai souvent eu des doutes, mais je ne l'aurais pas laissée détruire notre tout récent amour à 3. J'ai ressenti le besoin de prendre le large, de couper les ponts, de disparaître de sa vie. J'avais juste envie qu'elle m'oublie. Dans l'ombre, j'ai pourtant continué à plaider sa cause auprès du Grizzly, j'ai continué à rester en contact pour lui donner des nouvelles de sa petite fille. J'aurais pu devenir sa pire ennemie, pourtant, allez savoir pourquoi, je suis restée une alliée, distante mais présente !


 

Aujourd'hui, elle a changé.


 

Au lieu des 15 coups de fils quotidiens en l'espace de 3 minutes pouvant être répété à l'infini sur une journée, on a droit à un appel par semaine. Elle s'est excusée et a reconnu ses torts. Elle m'a avoué qu'elle me voyait une menace, comme celle qui allait lui "voler" son fils. Elle a pleuré, elle m'a dit qu'elle m'aimait, sûrement trop.


Trop tard ?


 

Je ne sais pas... Je continue mes efforts pour maintenir un équilibre familial. Parce que je vois qu'elle change, je veux simplement l'encourager. Parce que je vois que mon Homme est rassuré, je m'efface. Même si au fond de moi, je sais qu'il m'en restera toujours un goût amer. Je ne peux ni oublier, ni pardonner. Mais par amour, je peux au moins essayer...


 

Article rédigé par Swag Mummy.


 

Si vous avez aimé cet article, vous pouvez retrouver Swag Mummy directement sur son blog.

Ajouter les points
12
Points
La Rédac' SBG
Toute l'équipe de la rédac' travaille d'arrache-pied pour vous proposer des articles intéressants, tester les dernières nouveautés, dénicher des bons plans et vous proposer de beaux concours. Suivez le webzine sur les réseaux sociaux pour ne pas rater nos derniers articles !