Famille

Je couche le premier soir

06 janvier 2018 - 12 : 19

Qu'on se rassure, je n'écris pas cet article pour faire de la propagande et je n'ai pas été payée par la gent masculine. Je trouve qu'il y a un tabou sur le sujet, même en vieillissant, et toujours autant de jugement moralisateur, venant autant des femmes que des hommes.

Je couche le premier soir.

Selon l'expression consacrée, je suis une fille facile. Ou une traînée. Une chaudasse. Une salope. Une pétasse. Une pute. Une fille de petite vertu (bizarrement, je ne suis pas sûre qu'on ait droit à un vocabulaire aussi détaillé pour les hommes).

Je couche le premier soir. Quand j'en ai envie. Pas à tout les coups, pas avec tout le monde. Et non, un premier rencard ne donne pas forcement lieu à une coucherie salace.

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Il paraît que ça envoie un mauvais message. Que l'on tue toute l'attirance, tout l'intérêt, qu'il n'y a plus de mystère, et que donc, l'homme n'a plus vraiment de motivation à nous revoir. Dans ce cas, ça voudrait dire que l'intérêt, le mystère, l'attirance, se trouvent dans notre culotte. Et qu'une fois celle-ci ôtée, boum ! Plus rien. Donc, ça voudrait dire que :

  • soit coucher le premier soir implique une absence de sexe le deuxième soir, le troisième soir... et pour le reste de la relation. Plus de mystère, plus d’intérêt. On peut passer à autre chose, comme apprendre à jouer au rami corse  (mais sérieusement, sauf grosse découverte dégoûtante lors de l'acte, pourquoi l'homme ne voudrait-il pas continuer à faire l'amour avec nous ?)
  • soit l'homme ne cherche que ÇA. Mais qu'UNE fois. Donc, au lieu de nous larguer au premier rencard (parce qu'on est une fille bien qui gardent ses cuisses bien serrées), il nous larguera au sixième ou au dix-huitième rencard, en gros dès que l'on aura cédé (oui, l'homme est un gros pervers, la femme, une pauvre chose qui couche à contre cœur). Dans ce cas-là, improbable certes, j'aurais quand même envie de dire, autant y aller direct, ne pas perdre du temps et ne pas prendre le risque de s'attacher. De toute façon, il va nous larguer au petit matin.

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Il paraît aussi que niveau respect, c'est pas terrible, le mec garde de nous une image de fille pas très nette, un peu slutty sur les bords. Comme tous les hommes, il recherche une sainte qui ressemblerait à sa mère (autant aller à fond dans les clichés), et donc, même si on se trouve être la femme parfaite, il ne pourra jamais envisager quelque chose de vraiment sérieux (c'est-à-dire la présentation à papa et maman) et sur le long terme. Dommage pour nous, on avait déjà repéré un super ensemble chez Anne Weyburn.

Il paraît aussi qu'on n'a pas assez d'estime de soi, qu'on s'est bradée. Il n'a pas eu à faire d'effort, il ne nous a pas assez courtisé, on ne l'a pas fait mariner, comme dicté par les sacro-sainte règles du Jeu.

Mais comment ça se passe s'il nous a plu dès le premier regard ? Est-ce qu'il faut vraiment lui faire croire qu'il doit nous emmener dans ce grand restaurant 3 étoiles, et que c'est mieux s'il porte une chemise ? Et aussi s'il nous envoie des roses ? Est-ce qu'il faut vraiment faire l'indifférente, l'inaccessible ? Même si on est allergique aux fleurs et au chocolat et qu'on a juste envie de lui rouler une pelle monumentale ?

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Je couche le premier soir, parce que j'écoute mes envies. Parfois, je suis en manque. Parfois, je suis amoureuse. Parfois, je suis tellement en manque que je crois que je suis amoureuse.

Savoir résister à ses pulsions, c'est ce qui différencie l'homme de l'animal. Ça tombe bien, je suis une femme !

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