Si je faisais une croix dans le bois de mon bureau à chaque fois que mes collègues quadragénaires parlaient de la pilule depuis l’affaire Diane 35 et autres 3G et 4G (on ne parle pas de téléphonie), j’aurais mon clavier d’ordinateur pro sur les genoux. Parce que vous savez quoi ? La pilule, je m’en moque. Je ne suis absolument pas concernée : je ne l’ai jamais, jamais prise. J’ai essayé un progestatif, une fois, pour raisons médicales (ça n’a pas marché). Mais la pilule, comme contraceptif : jamais, jamais, jamais. Je vais vous donner mes quelques raisons :
1. Tous les soirs, de toute ma vie, à heure fixe ?
J’admire vraiment les nanas qui arrivent, tous les soirs, à prendre leur pilule à heure fixe même pendant les vacances. Déjà que j’ai du mal à me coiffer tous les matins ! Chapeau les filles. Moi...
2. ...j’aurais trop l’impression d’être esclave.
Alors oui, c’est un excellent moyen de ne pas avoir de problèmes, mais me dire que ma « sécurité » dépend d’un petit cachet à heure définie, ça me ferait plus peur qu’autre chose. Et puis surtout :
3. Pourquoi diantre c’est AUX FILLES de prendre la pilule ?!!
Me la faites pas, j’ai bossé plusieurs années dans différents laboratoires de biologie médicale, et il existe des dizaines de moyens de contraception masculins. Simplement, c’est trop compliqué de le faire accepter à des comités décisionnaires d’industries pharmaceutiques majoritairement masculins. Eh oui ! C’est top, la pilule, ça fait tout plein de revenus assurés aux grandes méchantes industries pharmaceutiques ! En plus, c’est bien pratique : c’est testé et éprouvé depuis longtemps, pourquoi s’embêter à changer le système quand ce sont ces dames qui font si bien ce qu’on leur demande ? Je ne suis pas spécialement féministe, mais ça ne vous révolte pas, vous ??
4. J’aurais peur que mon copain prenne ça comme un dû.
Et me laisse seule responsable de la fertilité (voulue ou non) de notre couple. Or, si les filles pouvaient faire des bébés toutes seules, ça se saurait ! Bon, je vais quand même me renseigner pour voir si j’ai vraiment un caractère à chier...
5. Ça pollue à mort.
Faut-il vous rappeler les trop nombreux cas de poissons devenus poissonnes suite à des expositions à des taux trop importants de résidus de pilule dans les eaux des rivières ? Pour celles qui débarquent, les stations d’épuration ne détruisent pas les œstrogènes et progestatifs que l’on rejette dans nos urines et qui, donc, sont rejetés dans les rivières. La nature est ainsi faite que les hormones sont sensiblement les mêmes chez la plupart des vertébrés – bien que n’ayant pas exactement le même rôle. Ainsi, des hormones d’origine humaine ou équine peuvent modifier le système reproducteur du tanga, poisson (et non sous-vêtement) qui, comme le saumon, doit remonter le cours d’une rivière pour se reproduire à sa source. C’est cette découverte qui a permis la culture intensive de tanga.
6. On n’en veut pas dans nos viandes, il n’y en aura pas dans MA viande.
Surtout après les récents scandales, mes collègues me faisaient sourire, elles qui prenaient la pilule depuis si longtemps ! D’ailleurs...
7. ...il n’y a pas de durée limitée.
En théorie, tout le monde sait que dans l’idéal, il ne faudrait pas prendre la pilule plus de 10 ans. Mais en pratique ? En pratique, si on estime la vie sexuelle d’une femme entre ses 20 ans et ses 50 ans, ça fait 30 ans de pilule, si on admet deux grossesses, ça fait tout de même près de 10 400 jours de pilule, soit 289 boîtes de trois mois, avec un coût total variant entre 2100€ et 8660€. (Note : 2100€ c’est le prix d’un aller retour pour deux de Paris à Sydney).
8. Ça diminue la libido.
Comme le fait de faire pousser les seins, la diminution de la libido dépend de la fille et de la pilule qu’elle prend. Il n’en reste pas moins que c’est un effet avéré, et c’est là encore quelque chose qui me met en rogne : à part quelques chanceuses, les nanas sont moins au taquet que les mecs niveau galipettes, alors pourquoi DIANTRE (2 !) c’est à nous de subir autant d’effets secondaires relous ?!
9. Quand on arrête, la plupart du temps les cycles mettent un temps à redevenir réguliers.
Je pense aux couples éloignés géographiquement, par exemple, madame fait un Erasmus à Dublin, monsieur part 5 mois à Bangkok, madame arrête, reprend, et au retour, trop contents de se voir, ils oublient toute précaution et conçoivent un joli bébé. Donc déjà qu’on n’a pas le droit à l’erreur horaire, on n’a pas le droit d’un répit.
Sauf si on veut un gamin, auquel cas, il faut parfois s’y prendre à l’avance car, contrairement au couple cité plus-haut, beaucoup de femmes mettent du temps à redevenir fertiles. Alors, qu’est-ce que je fais ? J’applique les méthodes naturelles, et figurez vous que ça fonctionne très bien. Ca permet que mon copain s’implique, et quand c’est bien fait, c’est aussi fiable qu’une pilule. Ce sont des méthodes douces basées sur observation de soi, « l’écoute de son corps ». J’avoue, j’ai un cycle plutôt régulier, ce qui facilite les choses. Moi qui adore les vacances au vert, je trouve qu’il est assez plaisant d’être à l’écoute de la nature via son propre corps...
Oui, ça ne s’adresse pas à toutes, je ne suis pas en train de dire qu’il faut que vous arrêtiez votre pilule tout de suite. Oui, ça requiert une certaine maturité, oui, ça implique une hygiène de vie un peu particulière où on ne peut pas se sauter dessus H24, mais l’air de rien, ça soude le couple en responsabilisant le mec et en installant un dialogue honnête sur sa sexualité. C’est simplement une autre forme d’exigence qu’un cachet par soir...
Sans compter que ça favorise aussi les « câlins d’amour » (vous savez, ceux où vous êtes tellement lovés l’un contre l’autre que vous baignez dans un océan de tendresse pure) par rapport aux « câlins de sexe », et je vous promets que ça, c’est parfaitement sain pour soi et pour l’environnement !
Plus d’infos ici : http://www.choisirsacontraception.fr/moyens-de-contraception/les-methodes-naturelles/
Là : http://www.slate.fr/story/65219/contraception-bio
Et là : http://methodes-naturelles.fr/