Humeurs

Lettre ouverte à ma meilleure amie

18 avril 2018 - 10 : 48

Lettre ouverte à ma meilleure amie qui reste une des rares choses constantes dans ma vie angoissante pleine de changements et d’incertitude.

Lettre à un petit bout de femme bientôt majeur avec qui je partage tout depuis presque dix huit ans.

Lettre à celle qui est si différente de moi.

Qui préfère le rock et l’électro quand j’aime la pop et la folk, qui adore le jaune alors que je porte du rose, qui aime le théâtre absurde alors que je ne jure que par le classique.

Qui ne supporte pas les comédies musicales et les films romantiques auxquels elle préfère les films d’horreur et d’action que je ne supporte pas.

Qui fait de la musique quand je fais de la danse, qui a une passion pour les jeans alors que je collectionne les robes, qui est plus chien alors que je suis plus chat.

Qui lit des livres sérieux quand j’en suis encore aux romans pour enfants, dont les cheveux sont noirs de jais quand les miens sont miel, qui voue une adoration à Kipling et Volcom alors que je me pâme pour Repetto et American Apparel.

Qui est plus cuir que dentelle à l’inverse de moi, plus Glumy Bear qu’Hello Kitty aussi.

A ma meilleure amie qui aime les villages, la montagne et le silence quand je meurs si je vis hors d’une grande ville bruyante ou loin de la mer, qui aime les histoires d’amour à distances et complexes quand je les aimes simples et sur place, qui a un don pour l’anglais quand je m’adonne à l’espagnol.

Elle qui est enfant unique alors que j’ai un frère et une sœur (que je lui prête, bien volontiers), qui aime l’art moderne alors que je n’y pige rien, qui vit dans une maison quand j’ai un appartement.

A ma meilleure amie qui a tellement de point de divergence avec moi et qui me complète si bien.

Mais aussi lettre à ma meilleure amie, mon double, ma sœur jumelle.

A celle qui est née tout juste deux jours après moi, au même endroit que moi, qui est aussi scorpion, qui se dispute aussi avec sa mère, qui a aussi une famille complexe / compliquée / étrange / barge (rayez les mentions inutiles), qui mesure moins d’un mètre soixante-dix (même si tu es plus grande), qui a eu son bac L avec mention Bien, qui aime tant la mode et le chant, qui a déménagé, qui voue un culte à H&M, et au Starbuck, et au Dunkin Donuts.

A celle qui connaît la véritable signification de November Parade et du Strange book, qui aime les kit Cupcakes, qui peut parler les mêmes langues que moi.

A celle qui aime les séries télé, certes pas les mêmes mais les séries télés quand même, qui aime Twilight (tu as pleuré aussi, ne mens pas) et le pop-corn au micro ondes, et la Häagen-Dazs, et les sushis.

Qui écrit mais qui ne le montre à personne, qui assume de porter des talons très hauts, des jupes très courtes et des tenues très décalées, qui a le syndrome de Peter Pan, qui connaît la douleur qui revient quand on évoque cinq années si particulières, qui connaît tous mes secrets, qui a eu les cheveux teints.

Acelle qui sait ce que sais sur les histoires d’amour tordues et pas facile à avouer, qui partage son rasoir pour les jambes, qui aime les bagels de Barcomies et Berlin, qui partage mes fous-rires, mes larmes, mes colères.

A toi mon cœur avec qui je partage mes plus beaux moments d’enfance, mes plus beaux souvenirs.

A toi ma sœur sans qui je ne peux imaginer vivre, qui est le miroir le plus honnête qui soit, celle qui sait dire les choses sans prendre de gants, celle de qui je peux tout accepter, celle à qui je pardonne tout, celle que je ne juge pas et qui ne me juge pas.

A toi, qui m’aide à vivre depuis presque dix-huit ans, qui rend la vie moins moche, qui sais tout de moi. A toi qui porte le même prénom que ma mère et qui un jour je l’espère portera le même prénom que ma fille.

A toi que j’aime de tout mon cœur et pour qui je donnerai ma vie cent fois.

Parce qu’une meilleure amie, nous n’en avons qu’une. A toutes les meilleures amies de la planète, pensez à la chance que vous avez.

Je lève mon verre bien haut à vous toutes et plus particulièrement à toi, ma meilleure amie (comme dans la chanson de Lorie qu’on écoutait à six ans).

Avec tout mon amour.

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