Famille

J’ai testé pour vous faire l’amour au cinéma

15 août 2016 - 10 : 29
par Une Bâtarde Un jour, ça m'a pris, j'ai eu très envie de faire l'amour avec mon mec. Sauf qu'on était au cinéma ! Et faire l'amour dans un lieu public, ce n'était pas franchement ce dont j'avais l'habitude. On s'est quand même laissé aller, et voilà ce qui est arrivé...

Parfois, il y a des envies que l’on ne contrôle pas : lâcher une caisse en scred à la caisse d’un supermarché (pas moi, évidemment, le mec devant…) ; gifler sa meilleure amie parce qu’elle l’ouvre toujours au bon moment ; s’allumer une clope alors que le bus arrive dans trois minutes… En ce dimanche, nous avons eu une envie soudaine de forniquer. Sauf que nous étions au cinéma.

D’ailleurs, le film était nul. C’est peut-être pour ça en fait… Mais au moins, il avait l’avantage de coller parfaitement à nos intentions : si ma mémoire ne me fait pas défaut, c’était cette espèce de navet dans lequel Mickaël Youn se prend pour un Jackass (ce qu’il est déjà en plus mais passons…) : Les Dix Commandements. Quoi de mieux pour toucher les cieux ? Mais bon, il n’en reste pas moins une bouse, avec des « acteurs » de merde et un scénario à chier.

D’un autre côté, c’était à peu près à standing équivalent avec mon coup. Bon, ça, c’était totalement gratuit et juste pour foutre un petit coup de Kärcher à son ego, parce que j’ai souvenir – pour avoir partagé 4 interminables années de ma vie avec – qu’il avait la taille du Mont Saint-Michel. Je parle de son ego, bien entendu…

Nous étions au dernier rang et, fort heureusement, n’avions quasiment aucun voisin – quoi que cela aurait pu épicer davantage la situation ou juste créer une dynamique de groupe.

Le premier dilemme nous ayant mis en difficulté était le suivant : quelle position adopter de façon à ce que nous ayons l’air totalement naturels ? : "là ? Je regarde un film bien sûr…", qui nous permettrait aussi de reprendre rapidement nos places initiales si quelqu’un venait à nous surprendre – oui, parce qu’il y avait des gens devant, quand même.

A même le sol ? C’était pas du jeu. Allongés sur les sièges ? Impossible. A califourchon ? Non merci. Mais il a bien fallu choisir, et faire un compromis.

Voilà comment je me suis donc retrouvée assise sur monsieur, face à l’écran. J’avoue, nous avions fait l’impasse sur le « j’ai l’air naturel, tout va bien » et surtout il ne me restait plus qu’à prier pour que les trois têtes - sur lesquelles j’avais désormais une vue plongeante - ne se retournent pas. Le seul avantage était que je dominais parfaitement la salle. Et pendant quelques secondes, malgré la matière fécale pelliculée défilant devant mes yeux, j’ai béni et sanctifié le septième jour.

Evidemment, comme les choses ne sont jamais aussi faciles qu’on le voudrait - surtout en plein ouvrage - il a fallu que l’une des trois têtes devant compromette tous mes plans, et se retourne. Quand j’ai découvert à ce même instant que non seulement c’était un moucheron d’environ 8 printemps, mais qu’en plus il tenait un arrosoir entre ses mains, j’ai pensé très fort : "tu ne tueras point".

Intriguée, la mère a suivi le regard de son avorton et, découvrant la formidable acrobatie qui retenait toute son attention, lui a ordonné de se reconcentrer illico sur le film. Mais de cette scène, j’ai surtout retenu le regard du père : "Let’s groove tonight !".

Paniqué, mon noble destrier s’est également rabattu de ses prétentions. Le repos de l’Eternel. Aussi, n’ayant plus qu’une nouille apathique entre les cuisses, je me suis rassise. Gros blanc suivi d’une conversation surréaliste :
"- Putain ça craint !
- Il avait un arrosoir dans les mains !
- Quoi ?
- Il avait un arrosoir dans les mains !
- Oui, j’ai compris, mais t’as sûrement mal vu…
- Non, j’avais une vue panoramique et je te dis qu’il avait un arrosoir !
- Qu’est-ce que ça change en même temps…
- C’est le diable et on a péché, il faut qu’on bouge !
- Tu es folle."

Sur ces belles paroles, nous avons décampé. Le cinéma ? Plus jamais. Les Dix Commandements non plus.

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